Portrait du Fayoum

Tableau copié par Lara Martin

Peinture sur bois, à la cire et pigments naturels

Fayum Portrait by Lara Laria Martin Portrait du Fayoum

Fayum Portrait : woman face / Portrait du Fayoum : visage de femme

First step of a Fayum portrait copy. Première étape d'un copie d'un Fayoum

Fayum painting process. Technique de peinture d'un portrait du Fayoum.

Copie d’un portrait

Ce tableau est la copie d’un portrait funéraire trouvé dans la région du Fayoum. La région du Fayoum est située à l’ouest du Nil et au sud du Caire. El Fayoum provient du nom égyptien « Pa yom », ce qui veut dire le lac.

La région du Fayoum

La région du Fayoum a révélé en 1887, un secret longuement gardé.

Dans la profondeur de ces sols, l’archéologue Flinder Petrie, qui est à la recherche de la pyramide d’Hawara, découvre un cimetière datant de l’Egypte romaine (-30 avant JC jusqu’à 395 après JC). Le contenu de ces tombes est très singulier, car les momies ne portent pas de masques mortuaires, mais des portraits.

Ces portraits font corps avec les momies. Ces portraits sont réalisés sur du bois et sont placés sur la partie du visage du défunt. Les portraits sont maintenus et intégrés par le croisement des bandelettes, et ne font qu’un, avec le reste de la momie. Ces portraits sont très réalistes et expressifs et sont très différents des masques funéraires égyptiens. Les masques funéraires égyptiens étaient standards, mais ceux-ci représentent le visage du défunt de son vivant. Nous assistons là à l’incarnation de mélanges et d’échanges culturels, cultuels et artistiques entre les rites égyptiens, romains et grecs.

A cette époque, la proximité avec l’Oasis du Fayoum, engendre un développement de la région. Cette terre fertile, et le développement des systèmes d’irrigation, participe grandement à l’essor économique de la contrée. La région du Fayoum devient alors une région prospère et cosmopolite. Elle draine entre autres, une population de Grecs, Romains et d’Egyptiens de classes aisées.

Rites funéraires dans la région du Fayum

De nombreux Romains et Grecs sont subjugués par le culte de certains dieux égyptiens comme d’Osiris, et d’autres par la possibilité d’une préservation du corps après la mort. La conservation de l’enveloppe charnelle, au travers du processus de momifications, séduit de nombreux membres de cette communauté.

A cette époque, la momification prend le dessus, sur les rites funéraires de l’enterrement et de la crémation, pratiqués par les Grecs et les Romains. Le passage de la vie à la mort, et la possibilité d’une vie éternelle est commune à tous ces rituels.

Les rites romains et grecs apportent en plus, une importante personnalisation de l’individu, en réalisant le portrait du défunt. Il témoigne de l’identité, de l’individualité et de l’importance de chacun. Le rite égyptien grâce à la momification, apporte aux Romains et Grecs, une superbe conservation du corps pour ce nouveau départ.

L’art et les techniques pour les portraits du Fayoum

La copie de ce portrait du Fayoum respecte les techniques artistiques anciennes. Il est peint sur du bois. Le procédé utilisé pour cette copie est un mélange de cire d’abeille chauffée à laquelle nous ajoutons de l’essence de térébenthine. Les pigments sont essentiellement des pigments de source minérale. Ils ont la vertu d’être très résistants. Ensuite avec une petite spatule, la texture-peinture est posée sur le bois. Une des difficultés de cette technique, c’est la préparation de la peinture et la rapidité avec laquelle la cire sèche.

Le portrait peint, est celui d’une femme qui appartient à la classe aisée. Ses boucles d’oreilles en or, son collier, le tissu de sa robe, sont les témoins de son appartenance sociale. Son visage et ses yeux sont très expressifs. Les sourcils et les yeux sont souvent très prononcés, ce qui est l’une des caractéristiques de ce type de peinture.

Cette copie est la première copie réalisée en atelier.

Art du Fayoum et croyances religieuses

Il est important de ne pas perdre de vue, que derrière chaque portrait du Fayoum, se cache la croyance en une vie éternelle et celle d’une vie après la mort.

Il n’est certainement pas le fruit du hasard, que dans le célèbre livre « L’alchimiste » de Paulo Cohelo, le protagoniste fasse une halte à l’oasis El Fayoum. Les portraits du Fayoum ne sont-ils pas en quelque sorte, l’illustration d’une légende personnelle qui continue éternellement?

N’oublions pas le commencement du livre. Santiago, se voit révélé dans un rêve, un trésor caché au pied des pyramides d’Egypte. Suite à cette révélation onirique, Santiago part à la recherche de ce trésor qui se transforme en voyage initiatique.

Je vous invite à méditer sur ce voyage.

Lara Martin

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